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Il n’y a que les lâches qui freinent

Il n’y a que les lâches qui freinent

Publié le
19 mars 2021

Musique associée

Iggy Pop / In The Deathcar.

Il n’y a que les lâches qui freinent

Bon, c’est bien de parler de moteur, de combustion, de carburation, pour avancer mieux et plus vite. Mais à un moment il faut tout de même penser à ralentir, parfois s’arrêter, donc freiner.
En compétition automobile, les concurrents ont l’habitude de dire qu’il n’y a que les lâches qui freinent. Attention, sur une voiture plus classique, il ne faudrait pas que ce soient les freins qui lâchent.

Vous allez voir, le principe des freins est très simple.

Il y a deux catégories :

  • les freins de service, ceux que vous actionnez au pied en conduisant. Ils sont commandés par un système hydraulique. (Je ne parlerai pas des commandes à câble qui ont disparus après la seconde guerre mondiale).
  • et les freins de parking (ou de stationnement, à main ou de sécurité) qui sont commandés par un autre circuit à câble ou électrique.

Le frein de service fonctionne comme suit : lorsque vous appuyez sur la pédale de frein avec votre pied, le levier réalisé avec la pédale va pousser un piston dans le maître cylindre qui va pousser un liquide. C’est un liquide qui est utilisé car il ne se comprime pas, c’est à dire que son volume ne diminue pas quand on lui applique une force (une pression). Pour le dire différemment, le déplacement que l’on appliquera à l’entrée du tuyau, se retrouvera à la sortie.
Ce liquide est particulier car il doit aussi supporter des températures élevées pour ne pas bouillir (il se transformerait alors en gaz et deviendrait compressible, ce qui rendrait la pédale de frein toute molle). Ce liquide s’appelle liquide de frein, huile de frein.
La pression créée par la pédale de frein et le piston sur ce liquide est transmise par des tuyaux jusqu’aux étriers de frein, pour des freins à disque ou des cylindres pour des freins à tambour.
L’étrier ou le cylindre de freins re transforme cette pression en déplacement pour pousser sur des plaquettes de frein et pincer le disque ou pour déplacer des segments de frein contre un tambour.
Vous comprendrez mieux avec le schéma ci dessous.

Circuit de frein avec 2 disques et 2 tambours

©LV - Circuit de frein avec 2 disques et 2 tambours

 

Je vous ai représenté deux disques l’avant) et deux tambours l’arrière). Toutes les combinaisons sont possibles : 4 freins à tambour,  2 disques et 2 tambours et enfin 4 disques.

Au départ, il y avait un seul circuit de freinage.

Pour augmenter la sécurité et contrecarrer les conséquence d’une défaillance du circuit de freinage, les voitures ont deux circuits de freinage (arrivé dans les années 60, 70). D’abord un circuit pour l’avant et un pour l’arrière. Mais si c’était le circuit avant qui perdait son efficacité, les freins arrières n’étaient pas suffisant pour freiner correctement la voiture.

Circuit double avant et arrière

©LV - Circuit double avant et arrière


Donc l’installation d’un double circuit en croix (ou en X) a été imposé aux constructeurs. Un circuit freine la roue avant droite et arrière gauche, le deuxième circuit s’occupe de la roue avant gauche et arrière droite. Dans le cas de la défaillance d’un circuit, vous conservez l’efficacité d’un frein avant et le frein arrière opposé permet de stabiliser le freinage et limiter le déport au freinage.

Circuit double en croix

©LV - Circuit double en croix

Le bocal de liquide de frein a une séparation entre les deux circuits qui permet de ne pas vider les deux circuits en cas de fuite d’un circuit.

Tout comme l’utilisation de leviers de différentes tailles, les systèmes hydrauliques permettent d’augmenter ou varier les forces en fonction des diamètres des pistons.

Maître cylindre double

©LV - Maître cylindre double


Le maître cylindre peut avoir un piston de petit diamètre. Combiné avec un déplacement important il déplacera un volume suffisant de liquide pour déplacer sur une courte distance un gros piston d’étrier de frein avant. Ainsi on augmente sa force.
Pour l’arrière, qui a besoin de moins de force, le piston peut être plus petit et un système limitant la pression évite le blocage lors de gros freinages. Ce système peut être asservi à la hauteur arrière de la voiture, donc à sa charge. Plus le véhicule est chargé, plus il est possible de d’augmenter la pression sur l’arrière pour augmenter l’efficacité du freinage.

Je ne voudrais pas vous freiner dans vos ardeurs d’apprendre, je vais donc m’arrêter là pour cette semaine et vous détaillerai plus tard les disques et les tambours ainsi que les systèmes d’assistance.

 

Voilà, voilà,

 

Lionel.

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La sortie de l’hiver

La sortie de l’hiver

Publié le
12 mars 2021

Musique associée

Bernard Lavilliers / On the road again.

La sortie de l'hiver

Bon, ça y est, le soleil arrive à sortir, avec un peu de chance même le week-end (pas de chance pour les réparateurs de voitures anciennes !!).
Donc “il va bien falloir” s’atteler à préparer la sortie de nos préférées pour des balades.

Réveiller la belle au bois dormant !

Bon, vous me direz qu’il suffit de prendre dans le sens inverse les conseils proposés dans la publication sur l’hivernage.

  • Vous pouvez commencer par contrôler la charge de la batterie et la charger le cas échéant.
  • Regarder sous la voiture s’il n’y pas des traces de fuites.
  • Puis vérifier les niveaux : huile moteur, liquide de refroidissement, huile de frein, lave glace éventuellement les huiles de direction assistée, de boîte automatique, eau déminéralisée dans la batterie. Si un niveau est bas, bien entendu faites l’appoint. Si vous aviez contrôlé vos niveaux au moment de l’hivernage et qu’un niveau est bas, il sera nécessaire de faire ou faire faire des recherches pour connaître l’origine de la fuite.
  • Contrôlez l’éclairage, le fonctionnement et l’état des essuie-glaces et du lave glace, 
  • Remettez la bonne pression dans les pneus (je n’ai pas de marque particulière à vous conseiller).
  • Vient enfin le moment de redémarrer le moteur. Vérifiez que les bruits et les odeurs sont normaux, qu’il n’y a pas de fuite visible (huile, liquide de refroidissement, essence). Une fuite d’essence peut arriver, le carburateur s’est vidé, le pointeau ou le flotteur de la cuve à niveau constant peuvent se bloquer, ne fermant plus l’arrivée d’essence et provoquant une fuite. (Tapoter avec le manche d’un tournevis sur la cuve pour tenter de débloquer le système).
  • Testez à l’arrêt que la pédale de frein a une consistance normale, engagez une vitesse pour vérifier que l’embrayage n’est pas collé (si c’est le cas, aucune vitesse ne pourra passer moteur tournant).
  • Vérifiez que vos papier sont en ordre, présence de la carte grise, certificat d’assurance en cours de validité, contrôle technique valide et contrôlez la date du renouvellement.

Vous voilà prêts pour un petit essai pour voir si tout va bien : température, pression d’huile, freinage et regards envieux des personnes que vous croisez …
Une fois rentrés, vous pouvez laver votre voiture (sauf si vous l’avez fait avant de partir, bien entendu).

Je ne vous prends pas trop de temps car vous avez du travail.

 

Voilà, voilà,

 

Lionel.

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D’autres formes de carburateurs

D’autres formes de carburateurs

Publié le
5 mars 2021

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Grand corps malade / Dimanche soir.

D’autres formes de carburateurs

J’ai eu cette question intéressante d’un lecteur. Il me disait que sa voiture avait un carburateur double corps et qu’il avait entendu parlé de carburateurs quadruples corps sur des américaines. Il voulait mieux comprendre ces appellations.
Ayant à gérer un contretemps indépendant de ma volonté, j’en profite donc pour faire une publication courte, en forme de réponse.

Effectivement, je vous ai parlé du principe de fonctionnement des carburateurs, en citant quelques marques et cela vous est peut-être apparu un peu abstrait et compliqué.
Comme vous êtes toujours là, je vais continuer.

Plus le moteur est gros (a une grosse cylindrée) et plus il faudra rentrer une quantité importante de de mélange air essence pour l’alimenter.
Il n’est pas possible d’augmenter indéfiniment le diamètre du corps du carburateur car la différence de flux d’air (entre le ralenti et la pleine charge) complique la stabilité du mélange.

Plusieurs solutions sont à la disposition des ingénieurs (ou, au matin du premier jour, plusieurs solutions ont été trouvées par les ingénieurs).
  • La version basique du carburateur avec un seul corps est idéal pour les moteurs de faible cylindrée. Le ralenti, la marche normale, la reprise et le starter peuvent être gérés par ce corps.
  • Si le concepteur du moteur veut donner un peu plus de caractère à son moteur, il peut utiliser un carburateur double corps à ouverture différée. Le premier corps, plutôt petit pour la cylindrée du moteur gère le ralenti, le début de la marche normale, la reprise et le starter, comme un carburateur “basique”. En dépassant, à peu près la moitié de la course de l’accélérateur, un deuxième corps s’ouvre (dans certains cas une capsule à dépression est aussi utilisée pour que le second corps s’ouvre uniquement si le flux d’air dans le premier corps est suffisant). Il n’a qu’un circuit de marche normale et éventuellement un circuit de pleine charge. Ce deuxième corps permet de distribuer plus de mélange à la demande du conducteur. Lorsque vous accélérez, vous sentez, au pied, un petit point dur au moment de l’accélération. Certaines voitures ont le deuxième corps grippés car les conducteurs ne l’ont jamais utilisé.
  • Il existe aussi des carburateurs double corps à ouverture simultanées. Les deux corps sont identiques et gèrent tous les phases de l’utilisation. L’accélérateur va ouvrir les deux corps en même temps. Cela permet d’avoir des flux d’air pas trop importants dans chaque corps et donc facilement gérables. Les deux corps peuvent distribuer le mélange dans la tubulure d’admission qui va distribuer ensuite dans tous les cylindres ou vous pouvez avoir un corps pour la moitié des cylindres. Ce montage est souvent réservé aux modèles un peu plus sportifs.
  • Vous pouvez aussi avoir plusieurs carburateurs. Soit plusieurs carburateurs identiques qui délivrent leurs mélanges dans une tubulure commune à tous les cylindre ou pour un nombre défini de cylindres. Par exemple les moteurs 6 cylindres Jaguar peuvent avoir 2 ou 3 carburateurs (souvent SU) qui vont alimenter soit 2 soit 3 cylindres. Le moteur V6 de la 604 avait un petit carburateur pour les faibles régimes et charges et un deuxième carburateur pour les marches plus soutenues.

    SU Spit

    ©LV - SU Spit

  • Les modèles les plus sportifs peuvent avoir plusieurs carburateurs double corps, pour avoir un corps par cylindre. C’est le cas pour les Renault Gordini, Visa Chrono (deux carburateurs double corps), Ferrari, Lamborghini… (6 carburateurs double corps)
    Weber Visa

    ©LV - Weber Visa

  • Vous avez aussi des carburateurs triples corps. Vous en avez alors besoin de deux pour un 6 cylindre (Porsche, Talbot Tagora V6…).
  • Nous arrivons à la fin de ma liste avec le carburateur quadruple corps. Souvent utilisé sur des américaines de grosse cylindrée. En général, ils ont des ouvertures différées. Deux corps servent pour le ralenti, les bas régimes, les reprises et le starter et s’ouvrent en même temps. Les deux autres corps s’ouvrent simultanément mais différés par rapport aux deux premiers corps. On peut dire que ce sont deux carburateurs double corps à ouverture différées qui seraient accolés dans un seul carburateur.

    SU Rolls

    ©LV - SU Rolls

Après, toutes les combinaisons sont possibles. Et c’est une manière simple de ne pas avouer que je connais pas toutes les configurations.

 

Voilà, voilà,

 

Lionel.

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Starter avec des SU

Starter avec des SU

Publié le
26 février 2021

Musique associée

David Bowie / Absolute Beginners.

Starter avec des SU

Nous avons vu la semaine dernière que les carburateurs à dépression constante, comme les carburateurs SU étaient extrêmement logiques et simples, mais qu’aucun élément n’était prévu, dans le carburateur de base, pour le départ à froid.
Nous allons voir 4 systèmes différents pour gérer le départ à froid.

Le premier, sur les carburateurs de type “HS” (de 1958 à 1972).

Le puits du gicleur est alimenté en essence par un tuyau flexible. Ce gicleur est monté coulissant.
La commande de starter, manuelle tirée avec un câble, va descendre le puits et ouvrir un peu le papillon des gaz. Le fait de descendre le gicleur permet d’enrichir le mélange (cela revient au même que de monter l’aiguille).
Ce système est simple et efficace, le starter ajoute ce qu’il faut d’air et d’essence tout en ayant une progressivité due à la commande par câble.
L’arrêt de ce procédé est sans doute dû aux soucis d’étanchéité qu’il pouvait y avoir à cause du coulissement du gicleur. Cette étanchéité est réalisée avec des joint en liège qui vieillissent mal.

Sur les carburateurs HD (1954)

Il était possible d’avoir un sarter mécanique à commande par câble (comme sur les Type E), qui ouvrait un peu le papillon des gaz et qui poussait l’axe de réglage de la richesse pour augmenter celle-ci.
Il pouvait aussi y avoir un carburateur de départ à froid commandé électriquement.
Une sonde de température située dans une chambre d’eau de la tubulure d’admission permettait l’alimentation d’un carburateur à froid. Celui-ci faisait un mélange air et essence pour tous les cylindres et délivrait ce mélange directement dans la tubulure d’admission.
Ce système avait l’avantage d’être automatique, mais l’inconvénient d’avoir un fonctionnement binaire. Il se coupait donc d’un seul coup.

Sur les carburateurs HIF (après 1972)

Il était possible d’avoir un carburateur de départ à froid séparé mais progressif. La quantité d’air et d’essence variait en fonction du réchauffement du moteur. Il garantissait un démarrage facile, silencieux et une progression agréable.
L’inconvénient du système venait de sa fragilité et du coût de remise en état. Du coup, certaines voitures équipées à l’origine de ce système se sont trouvées amputées de starter.

Sur les Rolls V8 utilisant des carburateurs SU

Un volet situé en amont des carburateurs se ferme automatiquement lorsque le moteur est froid. Il commande aussi l’ouverture du papillon des gaz pour une légère accélération. La fermeture du volet augmente la dépression dans les carburateurs, qui diffusent plus d’essence. Ce système est progressif et doux.

De leur coté, les carburateurs Stromberg utilisaient souvent un système de glace (comme sur certains Solex) pour permettre le mélange d’air et d’essence additionnel.

Comme vous le voyez, le système de départ à froid à permis aux ingénieurs britanniques de chercher des solutions, pas toujours simples, pour compenser l’absence de système de starter sur les carburateurs à dépression constante.

 

Voilà, voilà,

 

Lionel.

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Publié par Philo dans Plat, 3 commentaires
Le carburateur à dépression constante

Le carburateur à dépression constante

Publié le
19 février 2021

Musique associée

Simple Minds / Alive And Kicking.

Le carburateur à dépression constante

Les carburateurs à dépression constantes sont les carburateurs de la marque SU, Stromberg. Ils sont majoritairement installés sur des voitures Anglaises et des Volvo.
Ford a fabriqué des carburateurs utilisant cette technique (mais je ne vous en parlerai pas).
Les carburateurs à dépression constantes sont très bien pour des moteurs fonctionnant à des régimes de rotation faibles (régime maximum entre 4000 5500 tours par minutes). 

Ils sont reconnaissables car ils ont une cloche sur le dessus. Cette cloche enferme un piston qui va se déplacer en fonction du flux d’air qui traverse le carburateur. Une aiguille conique est fixée sur le dessous du piston et rentre dans un gicleur. Plus le piston se lève, plus la surface libre laissée par l’aiguille dans le gicleur est importante donc plus d’essence sera aspirée.
Plus le flux d’air augmente, plus le piston monte. Donc la section de passage de l’air augmente aussi. De ce fait la dépression ne change pas à cet endroit. C’est pour cela que ces carburateurs sont appelé à dépression constantes.

©LV - Carburateur à dépression constante

Quel est l’intérêt ?

Quelque soit le débit d’air, l’aspiration de l’essence présente au ras du gicleur se fera de la même manière (puisque la dépression est toujours la même). Le seul moyen de modifier la quantité d’essence aspirée est d’avoir une aiguille conique, qui va augmenter la surface libre à l’aspiration en montant.

Pourquoi le piston monte ?

La surface d’application de la dépression sur le piston au dessus et en dessous n’est pas la même. Elle est à peu près deux fois plus importante au dessus qu’en dessous. Donc la dépression a deux fois plus de force pour soulever le piston. Quand le flux d’air augmente, la dépression est constante sous le piston, mais augmente au dessus, le faisant monter. Un ressort calibré est situé au dessus du piston pour éviter qu’il monte trop vite et se colle trop rapidement en haut de la cloche.

Pour résumer, pour chaque quantité d’air passant dans le corps du carburateur, la quantité exacte d’essence nécessaire est aspirée car l’aiguille bouche le gicleur de la surface exacte nécessaire pour créer le mélange.
Dernier point : le déplacement du piston est freiné par le dashpot (un amortisseur avec de l’huile). Il est freiné à la montée et à la descente.
A la montée, cela permet lors d’une forte accélération de réduire la section de passage de l’air et donc augmenter la dépression donc aspirer plus d’essence. C’est l’équivalent de la pompe de reprise sur un carburateur “classique”.
A la descente, c’est à dire à la décélération, le piston va descendre plus lentement, diminuant ainsi la dépression, donc l’essence sera moins aspirée et permettra de diminuer la pollution.

©LV - Dashpot

Eloge du carburateur

Bon, bien voilà, nous avons vu les équivalents pour les carburateurs “classiques” du circuit de ralenti, de marche normal, de pleine charge, la pompe de reprise… avec un seul circuit.
Les carburateurs à dépression constante ont la réputation d’être compliqués, fragiles (sans doute à cause des membranes des Stromberg qui se percent) et difficiles à régler.
C’est sans doute parce que ce que l’on ne connait pas est par nature compliqué.
En fait ces carburateurs sont d’une simplicité et d’une logique mécanique implacable.

Pragmatiques ces Anglais vous avez dit ?

Bon, d’accord, il n’y a que le starter qui n’est pas géré et nous verrons la semaine prochaine que ce n’est pas forcément simple à réaliser.

 

Voilà, voilà,

 

Lionel.

 

A lire : Eloge du carburateur de Matthew B Crawford.
« Retour aux fondamentaux, donc. Le carter moteur est fêlé, on voit le carburateur. Il est temps de le démonter et de mettre les mains dans le cambouis… »

Matthew B Crawford, après avoir eu des postes d’universitaire et de responsable d’un Think Tank, a créé un garage de restauration et d’entretien de motos anciennes.
Dans son livre, il fait l’analyse de l’évolution du travail dans notre société. Il démontre que les emplois intellectuels vendus comme étant les plus valorisants sont devenus aliénants et que les métiers manuels peuvent redonner de l’autonomie et un sens plus profond à la vie professionnelle.

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Publié par Philo dans Plat, 4 commentaires
Le carburateur : le starter

Le carburateur : le starter

Publié le
12 février 2021

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The Rolling Stones / Start me up.

Le carburateur : le starter

Le démarrage et la période de réchauffement du moteur sont des périodes compliquées pour le moteur et la combustion.

L’air qui rentre dans le carburateur est froid, la chambre de combustion aussi. Donc l’essence se mélange mal à l’air et reste en grosses gouttelettes au lieu de se vaporiser et se répartir de manière homogène dans le volume d’air. Pour compenser cela il est nécessaire d’ajouter beaucoup plus d’essence.
Le moteur complet est froid et n’est pas à sa température de fonctionnement. Or tous les jeux du moteur sont faits pour être optimums à chaud. A froid le moteur a du mal à tourner. Pour compenser cette difficulté, il est nécessaire d’accélérer le moteur.

Le starter aura donc deux rôles : augmenter la quantité d’essence à pulvériser dans l’air et augmenter le ralenti.

Pour augmenter la quantité d’essence, un volet situé à l’entrée du corps du carburateur est fermé. De ce fait la dépression dans le corps augmente et plus d’essence est aspirée.
Ce volet a un un axe de rotation qui n’est pas centré, donc quand vous accélérez et demandez une entrée d’air plus importante, le volet s’entrouvre naturellement pour autoriser cette augmentation de volume.
La commande de starter va aussi pousser la commande d’ouverture du papillon pour laisser plus d’air et donc augmenter le régime de ralenti. Cette ouverture s’appelle l’ouverture positive (OP).

Certains carburateurs utilisent un système appelé "à glace". Un cylindre usiné tourne et met en relation un canal d’air relié à sa sortie au corps du carburateur. Cela provoque une dépression dans ce circuit, elle est utilisée pour aspirer de l’essence. Ce système permet d’augmenter en même temps la quantité d’air et d’essence.
En théorie, ce système est pratique, dans les faits, il manque souvent d’efficacité pour augmenter le ralenti et le maintien du ralenti à froid est capricieux.
Voilà !

Non, c’est pas fini. Vous pouvez avoir une commande de starter manuelle. Vous tirez un câble qui va commander l’ouverture du papillon des gaz et la fermeture du volet de starter. C’est à vous de repousser le bouton du câble au fur et à mesure du réchauffement du moteur.

©LV - Starter

Vous pouvez aussi avoir une commande automatique. Un gel thermodilatable, situé dans une chambre, va déplacer un piston relié à la commande de starter. Du liquide de refroidissement circule autour de cette chambre, lorsque le moteur se réchauffe, le gel se dilate et pousse le piston qui va tirer sur la commande de starter. Cette pièce s’appelle une sonde thermodilatable. Il est fréquent qu’avec le temps, elle ne fonctionne plus bien et ne permette plus d’avoir un starter suffisant ou ne retire pas complètement le starter.

Certaines voitures aiment bien l’essence au démarrage, il peut être utile de donner quelques coups d’accélérateurs (entre 1 et 4) avant de faire tourner le démarreur. En faisant cela, vous actionnez la pompe de reprise qui va injecter une giclée d’essence dans le moteur. Bien entendu, cela fonctionne uniquement avec les carburateurs Weber et Solex ou autres “classiques”, n’essayez pas avec une injection ou un carburateur SU ou Stromberg. Cela n’a aucune conséquence, seul le fait que cela ne sert à rien.

Je pense vous avoir dit tout ce qui est nécessaire pour comprendre la base de fonctionnement du carburateur. La semaine prochaine nous verrons les carburateurs à dépression constante SU et Stromberg ! N’ayez pas de crainte, tout va bien se passer.

 

Voilà, voilà,

 

Lionel.

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Publié par Philo dans Plat, 4 commentaires
Progressivité de la richesse

Progressivité de la richesse

Publié le
5 février 2021

Musique associée

Les Rita Mitsouko / Riche.

Le carburateur : progressivité de la richesse

Je ne vous apprendrai rien en vous disant que l’air et l’essence nont pas la même densité.
Donc ils ne sont pas aspirés de la même façon par le moteur. L’air a beaucoup moins d’inertie que l’essence et n’est pas aspiré de la même manière en fonction du régime et de la charge du moteur (quantité d’air aspirée).

Pour compenser ces différences, le carburateur est équipé de différents circuits adaptés. 

Vous vous souvenez, le circuit principal prend l’essence dans la cuve à niveau constant et le débit d’essence est calibré par le gicleur principal.
En fonction du débit d’air qui passe dans le carburateur, ce système basique va donner un mélange différent. Avec un faible flux d’air, l’essence sera peu aspirée et le mélange sera pauvre. En revanche avec un flux d’air important (accélérateur à fond et régime moteur important), l’essence sera très bien aspirée et le mélange sera trop riche.
Or les besoins du moteur sont plutôt inversés. Il est nécessaire d’enrichir un peu avec un faible régime de rotation, rester neutre à mi régime et de nouveau enrichir en pleine charge.
Pour l’adaptation au régime de pleine charge, certains carburateurs ont un circuit spécifique qui va ajouter de l’essence lors de la pleine charge. Je ne vous en dirais pas plus.

En revanche pour adapter la richesse sur les plages habituelles d’utilisation, le circuit principal est adapté avec un gicleur d’air et un tube d’automaticité.
L’essence arrive en bas du tube d’émulsion. En haut du tube, il y a un ajustage d’air.
Avec un régime faible, l’essence est aspirée. Plus le débit d’air augmente, plus le niveau d’essence descend dans le tube d’émulsion et de l’air est ajouté à l’essence aspirée appauvrissant ainsi le mélange.

Emulsion

©LV - Emulsion

 

Un autre moment où le mélange est déséquilibré, c’est au moment des reprises, c’est à dire lorsque l’on accélère.

L’air est immédiatement aspiré, l’essence du fait de son poids et donc inertie, met beaucoup plus de temps à être aspirée.
Une pompe commandée par la commande d’accélérateur (sur le papillon des gaz) a été ajouté au carburateur. Elle est appelée pompe de reprise.
Une came positionnée sur l’axe du papillon du carburateur vient pousser une membrane dans une cavité. L’entrée de cette cavité est en relation avec la cuve à niveau constant. La sortie va directement dans le corps du carburateur par un tuyau dirigé vers le papillon et terminé par un diffuseur.

Pompe de reprise

©LV - Pompe de reprise

A l’entrée et à la sortie de cette cavité il y a des clapets. Donc en appuyant sur la membrane, l’essence est expulsée vers le corps du carburateur. Lorsque l’on relâche l’accélérateur, la cavité se remplie et est de nouveau prête à injecter à la prochaine rotation du papillon.
En fonction du carburateur et des besoins du moteur, d’autres circuits peuvent être ajoutés. Ils agissent à des plages de fonctionnement différentes. Pour ne pas vous noyer, je ne vous ferai pas de liste et descriptions, sachez juste qu’ils peuvent exister.

 

Voilà, voilà,

 

Lionel.

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Publié par Philo dans Plat, 2 commentaires
Le carburateur : le circuit de ralenti

Le carburateur : le circuit de ralenti

Publié le
29 janvier 2021

Musique associée

Bob Dylan / Hurricane.

Le carburateur : le circuit de ralenti

Pour que le circuit de marche normale puisse être actif, il faut un débit d’air important au niveau du venturi du carburateur. Or au ralenti, le papillon des gaz est fermé et donc le débit au niveau de la buse de diffusion est quasi nul. Il faut donc un circuit qui va utiliser la dépression importante qui est entre le papillon et le moteur.
Le circuit de ralenti prend l’essence après le gicleur principal.

Trois éléments le gicleur de ralenti d'un côté, un calibrage d'entrée d'air de l'autre et au milieu un tube d'émulsion permettent de créer un mélange air/essence. Ce mélange est aspiré après le papillon des gaz grâce à un trou dans le corps du carburateur.
Le réglage de la quantité du mélange se fait avec la vis de richesse au niveau du trou d’aspiration.

Pour faciliter la compréhension et pour éviter un dessin approximatif, je me permet d’insérer un croquis issus du livre “l’automobile Technologie professionnelle générale : Les moteurs à quatre temps et à deux temps” aux éditions Foucher.

Carburateur ralenti

© - “l’automobile Technologie professionnelle générale : Les moteurs à quatre temps et à deux temps” aux éditions Foucher

 

Bien, maintenant notre carburateur a la possibilité de délivrer de l’essence au ralenti. Mais que se passe-t’il quand on commence à ouvrir le papillon des gaz ?
La dépression au niveau du trou d’aspiration du circuit de ralenti baisse et l’émulsion air essence ne peut plus passer par là. La dépression est trop faible pour aspirer l’essence par le circuit principal dont le diffuseur est dans le venturi.
Le circuit de ralenti est encore mis à contribution. Des trous, dits trous de progression (ou by-pass) situés dans le corps du carburateur juste avant le papillon, permettent l’aspiration de l’émulsion lors d‘une faible ouverture du papillon. Cela permet l’alimentation correcte du moteur en attendant l’aspiration par le circuit principal.

 

carburateur progression

© - “l’automobile Technologie professionnelle générale : Les moteurs à quatre temps et à deux temps” aux éditions Foucher.

 

Il ne me reste plus qu’une chose à vous dire sur le circuit de ralenti : vous voyez sur le schéma, la vis de réglage de la richesse est située sur le circuit de ralenti, juste avant le trou débouchant dans le corps du carburateur. Donc cette vis règle la richesse uniquement au ralenti (et un tout petit peu en début d’accélération). Le fait de bouger cette vis ne va pas modifier fondamentalement le fonctionnement de votre moteur, ni sa consommation. N’espérez donc pas doubler la puissance de votre moteur ou diviser par deux sa consommation.

 

Carburateur

© - “l’automobile Technologie professionnelle générale : Les moteurs à quatre temps et à deux temps” aux éditions Foucher.

 

 

Ah, j’allais oublier, même si cela ne fait pas partie du circuit de ralenti, je ne peux pas ne pas vous parler du réglage du ralenti.
Le réglage du ralenti se fait en réglant la quantité d’air qui rentre dans le moteur de deux façons :

  • en tournant une vis qui est sur la commande d’ouverture du papillon, qui vient en butée sur le carburateur et qui va modifier l’angle d’ouverture du volet du carburateur au repos (au ralenti).
    Plus on visse, plus le papillon s’ouvre, plus le ralenti augmente.
  • ou bien la vis d’ouverture du papillon est réglée en usine et le réglage du ralenti se fait par une grosse vis qui vient modifier le passage de l’air dans un circuit dédié. C’est souvent le cas pour des carburateurs de gros diamètre pour éviter les ralentis instables et les trous en début d’accélération.

 

La semaine prochaine, nous verrons des dispositifs d’automaticité, la pompe de reprise et survolerons des dispositifs accessoires ou complémentaires.

 

Voilà, voilà,

 

Lionel.

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Publié par Philo dans Plat, 1 commentaire
Le carburateur

Le carburateur

Publié le
22 janvier 2021

Musique associée

Noir Désir / Le vent nous portera.

Le carburateur : partie 1

Sur les voitures, il y a deux grandes catégories de carburateurs. Les “classiques” comme les Weber ou les Solex et les carburateurs à dépression constante comme les SU, les Stromberg et certains Ford. Je ne parlerais pas des carburateurs à boisseaux, ils équipent principalement les motos. Je commencerai par le principe de fonctionnement des classiques puis des dépressions constantes.

Dans la phrase précédente, j'ai cité le mot le plus important pour la compréhension du fonctionnement d’un carburateur. C’est dépression. Le carburateur est un système passif qui va utiliser la dépression du moteur pour aspirer l’essence.

Cette dépression vient d’où ?

Lorsque le moteur tourne, la phase d’admission du cycle à 4 temps aspire de l’air qui sera compressé. Cette aspiration crée un flux d’air et donc une dépression.

A la base, un carburateur est donc un tube au travers duquel passe l’air qui va rentrer dans les cylindres.
Pour augmenter la vitesse de passage de l’air dans le carburateur et donc la dépression, le corps du carburateur a une diminution de diamètre appelée venturi.

Venturi

©LV - Venturi

Pour que l’arrivée d’essence soit stable dans le corps du carburateur, une “réserve” est installée. On l’appelle cuve à niveau constant. Donc, comme son nom l’indique, quelle que soit la quantité d’essence aspirée par le carburateur, le niveau de la cuve reste constant et donc ne fait pas varier le débit d’essence.

cuve à niveau constant

©LV - Cuve à niveau constant


La pompe à essence envoie l’essence dans cette cuve. Le système de régulation du niveau est constitué d’un flotteur qui commande un système de fermeture de l’arrivée d’essence appelé pointeau.

Pointeau

©LV - Pointeau

Le carburateur a aussi pour rôle de “réguler” la puissance du moteur. C’est donc lui qui va limiter la quantité de mélange air / essence qui va rentrer dans les cylindres. 

Il distribue toujours un mélange air / essence avec le bon rapport stœchiométrique (rapport idéal entre l’air et l’essence pour avoir une bonne combustion). 

Pour ce faire, il a un papillon qui va ouvrir ou fermer le corps du carburateur et donc laisser passer ou bloquer le mélange gazeux.

Depression faible

©LV - Dépression

Vous voyez sur le schéma, quand le papillon est fermé ou quasiment fermé, le flux d’air est coupé, donc la dépression est très faible au niveau du tube d’aspiration de l’essence.
En revanche elle est très importante après le papillon.
Dans cette situation, l’essence n’est pas aspirée par le tube situé au niveau du venturi et serait beaucoup trop aspirée si le tuyau d’arrivée d’essence se situait après le papillon. 

Nous verrons la semaine prochaine comment résoudre ce problème en ajoutant un circuit d’essence dédié au ralenti et aux faibles accélérations.

 

Voilà, voilà,

 

Lionel.

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Ça glisse au pays des Merveilles

Ça glisse au pays des Merveilles

Publié le
15 janvier 2021

Musique associée

David Bowie / 5 years.

Ça glisse au pays des merveilles

Parfois en hiver,
vous vous demandez si le ciel n’est pas rempli de stardust. Mais Ziggy vous répond que ce n’est que de la neige.
Vous vous demandez si vous n’êtes pas devenu un starman et si ce n’est pas votre jour pour devenir un hero.
En tout cas, pour que cela ne devienne pas un Rock n’ Roll Suicide, je vous conseille de dire :
Oh no, not me, I never lost control.
Hé oui, cela fait déjà five years que vous êtes parti, Monsieur Bowie, voir s’il y avait une Life on Mars !

Pour ma part, je vous propose de vous emmener voir si... ça glisse au pays des merveilles.

 

Voilà, voilà.

 

Lionel.

PS : voici une playlist special Bowie sur Spotify ou Deezer

 

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Publié par Philo dans Plat, 4 commentaires