Purge de freins
Manifestement j’ai pas été très clair dans ma dernière publication. D’accord, j’avoue avoir quelques problèmes de communication.
Donc la question subliminale était : qu’est-ce que j’ai caché, qu’est ce que j’ai oublié de montrer et qui aurait du être montré, voir fait ?
Oui, j’ai reçu UN message avec la bonne réponse !
Un lecteur fidèle me “demandait” : “changer le maître cylindre sans purger le circuit me semble être une erreur”.
Oui, tout à fait, lorsque vous remplacez un maître cylindre ou tout organe du circuit hydraulique de frein, vous devez faire une purge des freins.
Pour tous ceux qui avaient trouvé et pas osé le dire, pour ceux qui avaient un doute, pour ceux qui avaient pas vu le problème et pour les autres :
un liquide n’est pas compressible, l’air est compressible.
Si vous utilisez un liquide pour transmettre une pression, donc une force, il ne faut pas qu’il y ait une bulle d’air qui empêche cette transmission.
Bon, ok, je le dis différemment : si vous voulez avoir une pédale de frein qui ne soit pas toute molle et qui aille au plancher avec une efficacité de frein à vous faire arrêter le cœur à chaque obstacle, il vaut mieux que le circuit de commande de frein soit exempt de toute bulle d’air. Pour cela, il faut faire à chaque remplacement d’un élément du circuit de frein, une purge pour éliminer le vieux liquide et surtout les bulles d’air.
Or sur la vidéo, je vous ai montré le démontage du maître cylindre, le remontage, le remplissage du bocal, l’expulsion de quelques bulles et hop un petit tour du pâté de buissons.
OUI, je l’avoue, je n’ai pas fait de purge. Volontairement, j’ai voulu essayer.
- Sur le Defender, le maître cylindre est au point le plus haut du circuit hydraulique de frein.
- Je savais que le circuit était correctement purgé avant.
- Après avoir remis le maître cylindre, je n’ai pas freiné pour ne pas envoyer des bulles dans le circuit.
- Après avoir rempli d’huile de frein le bocal, je n’ai pas appuyé très fort sur la pédale de frein pour ne pas envoyer des bulles dans le circuit, mais juste pour que l’air qui est dans le maître cylindre puisse s’échapper par le bocal.
Je ne savais pas si cela pouvais marcher, car je n’avais eu que la version “officielle” : tu changes, tu purges.
Au bout d’un moment de petites pressions sur la pédale de frein, la course devenait plus courte, puis la pédale plus dure. Jusqu’à être normalement dure !!
J’avais la possibilité d’essayer la voiture sans aucun risque de croiser une autre voiture, un piéton ou un sanglier. Donc oust.
Premier freinage, tout va bien. Deuxième freinage un peu plus vite, tout va bien. La “voiture” freine, plutôt bien et droit. Un chemin gravillonneux permet de faire un freinage appuyé pour imprimer le blocage des roues par terre. Les 4 roues semblent freiner.
Le lendemain je devais présenter le véhicule au contrôle technique, je mets dans le coffre une clé de 11, une durite, un bocal pour récupérer le liquide et un bidon d’huile de frein si je dois faire une purge si le contrôle sur le banc montre un déséquilibre.
Le lendemain ?
le passage sur le banc se passe sans problème (sans cadeau, bakchich, bouteille pour aider à passer le réveillon ou autre lubrifiant de rouages). Donc le circuit n’a pas une bulle d’air, la purge est bonne.
Qu’en penser ?
- est-ce normal ?
- Non : j’aurais du faire une purge.
- Oui : en connaissant le fonctionnement du système, il est possible de savoir si l’entorse à la procédure que j’étais en train de faire était “inconsciente” ou pas.
- Les contrôles que j’ai mis en place étaient faits pour me dire si j’avais raison ou pas.
- Les contrôles m’ont confirmés que le freinage correspondait à ce qu’il devait donner.
- Avec le contrôle technique j’allais avoir le meilleur contrôle d’efficacité du freinage et donc de la purge que l’on puisse avoir.
Parfois, s’il est maîtrisé, un pas de côté est tolérable.
Voilà, voilà …
Lionel.