L'achat de ma première voiture

Bonjour,

J’avais 22 ans... et cela faisait déjà quelques années que je m’intéressais aux voitures anciennes, principalement Anglaises et ou sportives. Mes sources d’informations étaient les magasines spécialisés, que je lisais chaque mois. J’avais un budget de 40 000 francs, c’est à dire à peu près 6000 €. Mes parents auraient préféré que j’achète une occasion récente, “pour bien partir” et ne pas être embêté avec l’entretien d’un moyen de transport.

Je trouvais que la vieille Ami 8 break que ma mère m’avais donnée me donnait encore totalement satisfaction pour remplir son rôle de ‘déplaçoire’, aussi bien pour aller à la gare chaque matin que pour mes déplacements du week-end.

Je commençais plutôt à regarder les annonces dans les magasines de voitures anciennes et les hebdomadaires spécialisés (Internet n’existait pas à l’époque).

Mon premier désir aurait été de trouver une Alpine Berlinette, voiture qui aurait comblé mes rêves d’adolescent. Malheureusement, cela faisait quelques petites années que les prix de vente, même de la moins chère des V85 dépassaient de peu mon budget. Et les autre modèles Alpine ne m’intéressaient pas. La Jaguar Mk2, responsable de mon engouement pour les anciennes et Anglaises n’était absolument pas dans ces budgets. Elle était dans ses heures de gloire. Les prix des autres Jaguar en annonce étaient aussi supérieurs à mon budget. Les Triumph TR, MGB étaient plus chères, la Spitfire ne m’attirait pas.

Un beau jour de printemps, je vois une annonce, sans photo, d’une Austin Healey Sprite MK3, elle était juste dans mon budget. Je regarde dans une encyclopédie automobile, car j’avais bien lu des articles sur les Austin Healey 3000, mais je ne savais pas ce qu’était une Sprite. Il s'agit d'un petit cabriolet, construit en collaboration avec MG, sœur de la Midget, et animée par un quatre cylindres 1000, 1100 ou 1300 en fonction des modèles, mais sans aucun rapport avec la “grosse” 3000 bien connue.

Je décide d'appeler et le vendeur me précise avec insistance que c’est une Sprite et non une 3000. Après quelques questions et précisions, nous décidons de prendre rendez-vous pour la voir.

Le jour choisi, ma vaillante Ami 8 m’emmène de mon lieu de résidence vers Giverny (lieux de résidence et maintenant du musée de Claude Monet) soit 35 kilomètres, pour voir cette auto. Je découvre la demoiselle dans son garage, attenant à un pavillon.

Le charme du petit cabriolet rouge vif fit son effet, je suis tombé en arrêt. A partir de là, mon cerveau était incapable d’analyser ce que je voyais.

Un dimanche à la campagne

©LV

La voiture était “restaurée”, à l’époque cela voulait dire que :

  1. la voiture avait été repeinte par le carrossier du coin. Celui-ci pouvait d’ailleurs très mal maîtriser le ponçage du mastique et le traitement de la corrosion.
  2. la mécanique fonctionnait (sans préciser la consommation d’huile du moteur ni les fuites des différents organes).

Nous nous mettons d’accord et la vente est conclue.

J’étais jeune (en manque d‘expériences). A l’époque je n’y connaissais rien en mécanique, mon euphorie m’a rendu aveugle et mon jugement était paralysé. Heureusement, la voiture, bien que fatiguée, n’était pas une catastrophe. Elle m’a permis de mettre le premier pied dans le monde de la voiture ancienne, sans déception majeure.

Souvent je pense à ceux, qui, après avoir rêvé des années sur un modèle, vont voir une voiture et repartent avec. Tellement aveuglés, qu’une fois installés au volant, ils se disent “ah, c’est juste ça !!”, finalement c’est bien fade. Ou pire... repartent avec, n’ayant pas vu qu'il s'agissait une catastrophe ambulante.

D’où l’intérêt d’aller voir l'objet de ses rêves avec une personne qui s’y connait un peu, mais surtout qui n’a pas d’affect avec le véhicule à voir. Cela permet de poser les bonnes questions et d’avoir, un avis objectif sur la voiture.

Voila, voila.

Lionel V

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